En forme d'aes sedai
Mais qu'est-ce qui m'arrive aujourd'hui ? J'étais toute nase toute la journée, j'ai même pas bossé du tout alors que je ferais bien de prendre de l'avance tant que je suis pas en stage pour réviser les partiels de février. Cette flèmme immonde me fait même me demander si je vais aller à l'escrime le soir ... je me dis que vu que ça fait un mois que je n'y suis pas allée et que je suis toute molle aujourd'hui, il ne va rien sortir de bon de cet entraînement ...
Mais bon, je me dis aussi que je vais le regretter si je n'y vais pas alors je brave courageusement la nuit, le froid et la pluie pour m'engouffrer dans ma petite voiture gelée. Je mets Once (NightWish) à fond et c'est parti : je fonce vers mon destin de Mousquetaire du Roy ! :o)
Ca me fait plaisir de revoir cette chère salle d'armes (Roger Barabas ... maintenant tu vois John, je le connais le nom ! ;o) ) mais je me demande quand-même si j'ai bien fait de venir. Je me souviens du dernier cours que j'ai quitté en plein milieu parce que j'étais trop crevée et que je ne tenais plus debout (je me demande encore comment j'ai réussi à rentrer chez moi ce soir là !), je me dis que je vais encore faire des extrasystoles pendant l'échauffement, que je vais me taper des courbatures de minotaure le lendemain (oui, je sais pas pourquoi, j'ai toujours imaginé que les minotaures avaient des courbatures monstrueuses ... lol) ... mais bon, maintenant que je suis là, autant y aller à fond pour ne pas regretter d'être venue.
Je vais me changer et j'arrive la première dans la salle. Pendant les trois mois précédant Noël, j'arrivais toujours à la bourre à cause des stages qui finissaient trop tard et ça m'arrangeais bien, je dois l'avouer, de rater la moitié de l'échauffement qui est, pour moi, un véritable supplice ! :o)
Donc, là, je prends mon courage à deux mains, et je commence à courir ... courir ... toujours courir : pas d'extrasystoles, pas d'essoufflement qui me force à m'arrêter ... mais que m'arrive-t-il ? :o)
Et on enchaîne avec les exercices de muscu, quand Eric, le maître d'armes, annonce qu'on va entamer les échauffement un peu plus "toniques" que ce qu'on a fait jusqu'à présent, une envie de fuir m'assaille mais je résiste. Et je fais bien parce que je me déchire sur ces échauffements : à bout de souffle mais je continue ... toujours pas d'extrasystoles alors j'enchaîne tout l'échauffement sans rater un seul exercice (d'habitude je ruse : je vais boire, je refais mon lacet, je vais aux toilettes ! lol). J'ai l'impression d'être hantée par un vrai sportif ! :o)
Alors on passe ensuite aux fondamentaux : je gère comme une pro. J'arrive même à ne pas m'écraser comme un camembert coulant (c'est ma figure préférée ça le camembert coulant !) sur les fentes à gauche ... bref, je me balade quoi ! :o)
Et puis on va se changer pour les assauts. Alors que je suis en tenue, l'épée à la main et le masque sous le bras (la class' quoi, comme les vrais ! lol) je remonte le couloir qui me mène des vestiaires à la salle d'arme et je repense aux images d'aes sedai que j'utilisais à l'aïkido et je sens une sorte de sérénité écrasante s'emparer de moi. Ca faisait si longtemps que je n'avais pas ressenti ça que je me demande comment j'ai pu mettre cette "technique" de côté si longtemps. On commence les combats et là, je ne me reconnaît pas. :o) Je suis en pleine forme et, même si on ne compte pas les touches, je vois bien que j'en mets plus que mes adversaires successifs. Alors bon, je me dis aussi que comme on ne compte pas les points, ils doivent sûrement être plus relachés que si on faisait des poules mais quand même. Je me sens bien et je tire comme ça pendant deux heures. Je rentre à la maison comblée ... en espérant que ça se passera toujours comme ça, ou du moins le plus souvent possible ! :o)
